La fabuleuse convocation du Centre Libertaire le 8/11/01 à l’Amigo


Personnages : M. Zoller (Z) et M. Zeemacht ? (Ze) ; Centre Liber­taire (CL)


 Z : Pourquoi ne rejoignez-vous pas le Forum des autres organisations le 15 ? (Car c’est dur de gérer plusieurs manifes­tations en même temps…)

 CL : On ne se retrouve pas dans les re­vendications de D14 et leurs mots d’ordre du 15 décembre.

Z : Quels mots d’ordres ?

CL : D14 veut «justice globale, paix globale» alors que nous on se centre sur des sur les aspects sociaux de l’Europe capitaliste.

Z : Il n’y aurait pas moyens que vous vous retrouviez avec D14 ?

CL : Non, car notre manif. Séparée ac­centuera notre présence et rassemble­ment.

Z : Combien de personnes attendez-vous pour votre manif ?

CL : c’est dur à estimer, on mobilise dans toute l’Europe, donc on devrait avoir plusieurs milliers de personnes, de 3-4000… (Zoller note attentive­ment, et nous fait répéter plusieurs fois le chiffre de manière étonnée… C’est vrai que c’est dur pour un policier de compter au-delà de 10… ; On site en­suite quelques pays Européens au hasard, mais Zoller le prend plus au sé­rieux et note le nom de chaque pays cité)

Z : Quelle est le groupe en Belgique qui lance la coordination ?

CL : Sur le moment de la manifestation, ce seront des associations sponta­nées et momentanées, pour ici à Bruxelles, ce sera le Centre Libertaire .

Z : Oueï, mais qui coordonne tout ça, c’est vous ou quoi ? Qui est représen­tant ?

CL : Nous sommes mandaté par le centre pour venir ici, mais ce peuvent être d’autres personnes qui viendront si il y a un autre convocation…

Ze : Ah ? L’anarchie c’est ça ? Eh ben, ça facilite les choses !

Z : Bon, il est vrai que pour les anarchis­tes il n’y a pas toujours l’habitude d’avoir un service d’ordre… Vous aveï penseï à ça ?

CL : Pour les manif à Gand à Bruges, on n’a jamais de problèmes avec les mani­festants !

Ze : Mais enfin, les participants des autres organisations, ils vont faire com­ment pour savoir où aller, où se diriger et tout ça ?

Z : Oueï c’est ça ! Il y a des normes d’encadrement… Euh, vous saveï, un service d’ordre c’est des gens avec un brassard rouge autour du bras comme ça, qui dit : maintenant on «s’assie», main­tenant on change de direction, maintenant on va à gauche, maintenant on va à droite, maintenant on chante, et tout ça… Eï avec un brassard enfin…

CL : Oui, il y aura le Centre pour guider la manifestation, et chaque groupe aura ses délégués…

Ze : Ses délégués ? Ah oui, l’Anarchie bien sûr… (En faisant «oui» de la tête, car il sait ce que c’est que l’anarchie)

Mais Ze. paraît pensif… Il tente de réflé­chir… Lorsque tout à coup il fait une conclusion : «Donc, il y a une coordina­tion ! !» Articulera-t-il avec un air soup­çonneux.

Z : d’autres organisations belges reçoivent des organisations sœurs, comme par exemple ATTAC par exemple, pour citer un exemple…

Avec-vous fait une demande d’autorisation de passage dans chacune des communes où vous passereï avec votre manifestation ? Je prend par exem­ple Saint-Gilles par exemple, pour citeï un exemple.

CL : Oui, nous avons fait une demande, mais on a pas encore reçu de ré­ponse.

Z : Oueï… Mais, à Gand eï à Liège, vous-vous êtes quand-même joint aux mani­festations organisées par d’autres groupes quand-même !

(Et à ce moment, Ze. Prend un air intri­gué, il tente à nouveau de penser)

CL : Oui dans la manifestation et du soir pour Gand.

Ze : Mais… (Avec un air encore plus intrigué) Vous-vous êtes retrouvés dans d’autres manifestations avant (Il parle en articulant lentement, afin qu’on le suive dans son raisonnement) et maintenant, enfin, et maintenant, vous choisissez de participer séparément… Pourquoi ça ? Il y a une raison à ça ? Enfin, moi je me de­mande ça ! (Et là, son air intrigué se change en air soupçonneux, sa petite conscience lui a sûrement dit «Fait atten­tion Ze. ! ça sont quand-même des anar­chistes !)

Et donc… Pourquoi ça ?

CL : De toute façon, le 14 on fait la ma­nif. Avec D14, mais le 15, on le fait sépa­rément, on ne retrouve pas dans son fo­rum.

Ze : Euh, à titre indicatif seulement, pour mon information personnelle (là, ça cache quelque-chose), il y aura les même parti­cipant à votre mobilisation le 15 et le 14 ?

CL : Non. (Là, Ze. A l’air satisfait : il a compris la réponse)

Z : (Quoi reste impassible), eï au sujet de l’objet du trajet ?

CL : On a préféré s’orienter vers les quar­tiers populaires.

Z et Ze en chœur : Oueï…

CL : On ne cherche pas à marcher sur Laeken évidemment.

Ze : (Toujours dans sa tactique de nous soutirer des informations sans en avoir l’air) : vous allez faire une manifestation ludique ? Euh, je veux dire, avec des Clown, un cortège et tout ça ? Euh…

CL : Oui.

Z : Ludique, «humoristik»… Je vois.

Ze : (Il enchaîne avec un air plus soup­çonneux que jamais) : Je vois que vous allez passer par des quartiers commerçant, c’est pas bon ça ! (Une petite loupiotte rouge s’est mise à clignoter dans sa petite tête)… Vous n’allez pas faire de meeting ? Pas d’allocution (Mais où donc a-t-il put trouver un nom pareil ! )

CL : Mais, étant donné qu’on a ni chef ni représentant, il n’y aura pas de prise de parole.

Z : Oui, c’est juste, c’est l’Anarchie…

Ze : Vous alleï démarrer au moins place Dansaert… C’est pas un classique ça !

Z : Je ne vais pas vous cacher que M. Tindemans a refusé la proposition de manif des syndicats, et qu’ils doivent se contenter de l’axe «nord-sud», le reste il n’accepte pas, il y a trop de manifesta­tions a gérer le même jour… Il n’a même pas accepté pour les syndicats ! (Ouh lalalalalalaaaaaaaaa !)

CL : Dans la presse le projet de manifes­tation des syndicats n’a pas été ac­cepté suite aux événements de Göeteborg (dé­solé pour l’ortografe de Goëte­borg)

Z : Enfin, oui… (Mais il veut nuancer sa réponse) enfin… Oui et non en fait… Car ils sont trop nombreux pour le parcours prévu, et aussi, si on ac­cepte le parcours d’une manif à l’un, on doit accepter le parcours d’une ma­nif à l’autre, alors ça ne va plus hein ça !

Ze : Euh… (Et il le dit l’air de rien) : vous seriez prêts à accepter un autre itinéraire ?

CL : ça, ça reste à voir, on va en discuter avec les autres…

Ze : Oui bien sûr, l’Anarchie quoi.

CL : Quels sont les problèmes aux par­cours ?

Z et Ze : C’est pas un classique, et puis c’est un quartier fort commerçant…

Ze : Je dis un truc au hasard (Mais vrai­ment au hasard), et la petite ceinture ?

Z : Oueï, y’a des lapins…Y’a pas un itinéraire de rechanch ? ; le point de dé­part est-il important ?

CL : Ben oui, il y a un accès facile aux métro, c’est un quartier populaire, ce qui nous touche plus…

 

Ze : C’est déjà une élite… Anarchiste… euh… Non ?

CL : On commence par le square qui est perpendiculaire au Parvis.

Z : Oueï, je vois, il va y avoir un suivi, si vous prenez d’autres décisions, ou autre chôse, ou si ça fonctionne pas… Com­ment on fait pour se coordon­ner ?, on envoie un recommandé au 65 rue du Midi ?

Ze : (et là, il s’énerve, c’est de trop), Oui, mais on envoie à qui hein ? On va quand même pas envoyer au 4 quand même ! Je sais que c’est l’anarchie, mais ici c’est pas de l’idéologie, c’est pratique hein ! C’est tout hein ! Pas rigoler quand même hein ? !

Z : Si vous aveï des autres décisions que vous vouleï nous communiquer, vous pouveï les remettre à l’agent du quartier, comment qui s’appelle en­core ? De Pen ?

Ze : non, Monsieur Pen

CL : D’accord, on le remettra à le Pen…

Z : Non, Monsieur Pen !

Cl : Ah, d’accord…

(En ayant pris un plan de Bruxelles, ils analysent le parcours de la manif)

Ze : Hé bien, c’est plus qu’un axe Nord-Sud que vous faites hein !

Z : Oueï !

Ze : Et… euh… Est-ce qu’il y aura des éléments ludiques dans votre mani­festa­tion ? , enfin, je veux dire des mannequi­nes, des animaux… Il y aura des véhicu­les ?

Z : Donc, alors, le but est de promouvoir un quartier populaire…

CL : et central…

Ze : Dans votre itinéraire, il peut y avoir des tensions entre vos idées et cer­tains quartiers traversés…

Z : Eï aussi, la ville ne saï pas géreï 36 manif en même temps hein ! Vous vouleï exprimeï votre différence, mais heu…

Ze : Vous n’êtes pas assis sur votre itiné­raire ?

CL : Pour le lieu de la dislocation, il nous faut un métro !

Z : Oueï…

Ze : Le bourgmestre doit encore prendre sa décision, il est donc encore trop tôt.

Z : Mais, quel est l’objet de la manifesta­tion ?

CL : Eh bien, la présentation du projet anarchiste, nous faisons une mani­festation pour des choses, et non contre !

Ze : Oui, euh… Et ça doit absolument se faire le 15 ?

CL : Ben oui, puisque c’est lié à l’Europe !

Ze : Ah oui, c’est juste, c’est lié à l’Europe ! ; Est-ce que vous pouvez me fournir un tract de votre manifestation pour notre dossier ?

CL : Mais vous savez, on a aussi beau­coup de livres à vous proposer si vous voulez en savoir plus sur l’anarchisme !

Ze : (Gêné et outré) : Ah ! Vous n’allez pas m’endoctriner ! J’ai déjà mes choix il y a longtemps !

Z : Vous pouveï déposeï vos documents à notre attention à Monsieur Pen. Conaissez Pen ? Déposeï les documents au nom de Zoller, Z-O-L-L-E-R ; «Zôllllller», in het Nederlands.

Ze : Il faudrait convenir d’une autre date pour parler des alternatives envisa­gea­bles…

Z : Bon, je saï que l’anarchie c’est pas le désordre hein, mais quelle est votre opi­nion par rapport à l’attitude des partici­pants à votre manifestation ? Le Mac do a déjà brûleï, bon, vous saveï que c’est nous (Il a tenté une petite blague, donc moment de silence pour voir nos réactions, mais rien…), On voit que dans votre itinéraire vous ne passez pas devant les Mac Do… Vous aveï peur de la casse ?

CL : Mais non, on se doutait que ce serait interdit de passer par là.

Ze : Vous n’avez jamais eu de problèmes ? Et avec vos internationaux ? A Gênes, c’étaient quand même des anarchistes non ?

Z : Bon, on respecte l’anarchisme, vous saveï, Monsieur le Bourgmestre est quelqu’un d’ouvert, il sait très bien qu’on peut être bouddhiste comme on peut être anarchiste… hein ? Euh… Enfin.

Z : Bon alleï, comme on est voisin, on vous communique une réponse dans 15 jours maximum hein ?