ALTERNATIVE LIBERTAIRE  N° 11 - Février 2002  

 

ON  A

REÇU …

 

Abonné à A. L. je souhaiterais réagir aux  articles du n°9 de décembre 2001 à propos du PTB.

 

Comme le PCB  fut aidé financièrement en son temps par l'URSS, le PCB bis de Grippa le fut par la Chine jusqu'à sa rupture avec le maoïsme, puis, sans doute, le PCMLB jusqu'à sa déconfiture début 1980.  Qu’AMADA (futur PTB) ait pris la relève n’a rien d’invraisemblable, même s’il n’y a  plus de "camp socialiste" ni d’allégeance à une ligne politique unique et que la Chine a troqué sa démocratie populaire à l'économie protectionniste pour s'ouvrir à l'économie de marché.   

Toutefois le problème  n'est pas là mais bien dans la nature de classe du PTB.  Cette organisation se prétend « communiste » tout en persistant à se revendiquer de l’expérience du bolchevisme (massacre des socialistes-révolutionnaires de gauche, des anarcho-communistes makhnovistes, des prolétaires de Cronstadt ; étatisation, maintien de la « loi » de la valeur et du salariat ; travail forcé pour l’établissement du soi-disant « socialisme dans un seul pays » -  en réalité développement d’un capitalisme bureaucratisé - ; dictature terroriste contre le prolétariat…) ainsi que de celle du Staline chinois.  Ce parti opportuniste prône non seulement les nationalisations dans le cadre du capitalisme comme remède aux problèmes engendrés par la valorisation du capital mais aussi l'étatisation comme solution révolutionnaire, socialiste.  De plus, tous les pays capitalistes étant impérialistes, son anti-impérialisme se réduit à soutenir l’indépendance nationale de fractions capitalistes en but aux convoitises et aux ambitions d’autres fractions plus puissantes, dirigées par des despotes  et/ou baptisées « socialistes » ( Irak, Serbie, Corée du Nord).  En outre, la démocratie n’étant jamais que la dictature du capital, son antifascisme revient à ruiner l’autonomie du prolétariat dans des alliances de classe avec la gauche du capital contre sa droite (cfr la guerre d’Espagne et le piège dans lequel est tombé la FAI-CNT).   Enfin, par son électoralisme et son entrisme syndical, il contribue à renforcer les rouages étatiques du capital.  Objectivement, un tel parti ne peut donc être qu’ une fraction radicale de l'extrême gauche du capital, empreinte, en l’occurrence, d’un prosélytisme que l'on retrouve chez les curés et autres missionnaires.   

Ceci dit, il n'y a pour moi aucune différence fondamentale entre anarchisme et communisme dans la mesure où leurs fins et moyens sont la révolution sociale pour une société sans classe, sans salariat, donc débarrassée de l'exploitation du capital et de l'oppression de l'Etat.  S'il y a lieu de se référer de façon critique à Marx et à Bakounine (entre autres) à cette fin (en reconnaissant que sur la question de l’Etat, le camarade « vitamine » Bakounine a vu plus claire que Marx), il y a tout autant lieu de se démarquer de tous ceux qui, sous l’étiquette de "marxiste" ou d'"anarchiste" font profession des faiblesses de notre classe pour altérer ce qu'il y a de révolutionnaire et de subversif derrière ces deux drapeaux.  La réponse de Cécily m'en donne l'occasion à propos du concept de dictature DU prolétariat (pas sur, ni contre).  Il ne s'agit pas lors de la révolution sociale d'occuper l'Etat comme le firent les bolcheviques ni de le remplacer par un autre soi-disant "prolétarien", mais de l’abolir.  

La dictature du prolétariat pour l’abolition du salariat ne peut se formaliser en un nouveau corps institutionnel séparé, source d'une oppression renouvelée.  Mais pour mener la révolution sociale jusqu'au bout et empêcher tout retour en arrière, il faudra bien que les prolétaires fassent preuve d'autorité, voire de violence à l'encontre des contre-révolutionnaires! 

S'il y a bien un acte autoritaire, nom de dieu, c'est celui de la révolution sociale.  Alors basta du verbiage réformiste ou autre moralisme abstrait d’un certain milieu libertaire en totale opposition avec les positions d’anarchistes révolutionnaires tels que Erich Mühsam, Karl Roche (à ne pas confondre avec Rocker) ou les makhnovistes, pour ne citer qu’eux.                     

 

« Un anarcho-coco

Le service "d'ordre"

de la CNT (syndicat… anarchiste français) a été dénoncé comme "policiers infiltrés" lors des manifs de décembre par Indymedia-Belgique !

 

Une mauvaise plaisanterie belge…

 

Les médias alternatifs (notamment sur internet) ne sont pas à l'abri de la désinformation.

 

Quelques réactions sur le net :

 

· La parano des flics infiltrés fait raconter n'importe quoi aux crétins (y'a pas d'autres mots) d'indymédia belgique... En effet on peut voir des photos du service d'ordre de la CNT durant la manif du samedi 15 déc.-01, à la rubrique "infiltrations policiéres".

("tranber5")

 

 

· Aucunes preuves, mais des accusations totalement gratuites et des appels à la délation sur les camarades de la CNT... Envoyez leurs des mails pour qu'ils retirent cette putain de page! Il paraîtrait qu'indymedia belgique serait infiltrés par des flics!  La preuve : ils n'ont rien dans le crâne...

( Bertrand- UL CNT Rennes 35)

 

 

· Je trouve inadmissible cette méthode qui consiste à "faire dire" n'importe quoi à des photos, comme par exemple, faire passer le "service d'ordre" de la CNT pour des... policiers infiltrés ! Ainsi, dans une manif, toute personne un tant soit peu "bizarre" d'apparence vestimentaire, voire physique serait un... policier infiltré alors que l'infiltration policière consiste justement à se fondre dans le décor, à passer inaperçue. Info? intox? ou... parano?  Je vous invite, à toutes fins utiles, à lire les statuts de la CNT : vous y verrez que les membres des forces répressives de l'Etat ne peuvent pas y adhérer ! Signé : un militant de la CNT qui, faute d'avoir pu se rendre à Bruxelles, a fait de l'auto-infiltration policière dans son domicile personnel et continue d'en faire en changeant d'apparence. Sous peu, je vais prendre celle du "bizarre pantouflard en robe de chambre"!  

                           (JCC, Lille)

A ce sujet, voir également dans ce numéro la réponse de Cécily (p 23, 2ème colonne)

POUR MÉMOIRE...

 

Nous sommes le 16 décembre 2001, il est 8h30, en Hors-Château à Liège.

Je reprends la lecture que j'avais entamée hier: "Deux heures de lucidité" de Noam Chomski.

A la page 130, l'auteur répond à la question de savoir si l'émergence, en Europe, de partis politiques comme les verts lui semble une chose positive.

"Cela pourrait l'être, mais ce n'est pas aussi simple que cela. Prenez les nazis, eux aussi, se souciaient de l'environnement. Il y avait un très fort courant écologiste au sein du national-socialisme. Le résultat n'a pas été des plus heureux. La direction que prendront les Verts dépendra de la vigilance citoyenne."

Arrivé à la page 138, je découvre aussi les propos suivants de l'auteur en me disant, et bien, voilà de quoi se nourrir encore aujourd'hui: "Si l'on veut agir, il faut se moquer de l'opinion: c'est la seule façon d'être libre et de faire ce que l'on pense être juste".  Bien à vous,

Mustafa Sari

Ndr: pour info, M.Sari a cessé la grève qu'il soutenait deouis lurette devant le local liégeois d'Ecolo (voir Al de nov 2001).

 

PARIS

 

Café, croissant et transports gratuits à la station Mairie de Montreuil

Le matin du mercredi 19 décembre 2001, de 7h00 à 8h00, les membres du Réseau pour l’Abolition des Transports Payants ont permis a plus de 3.000 personnes de rentrer gratuitement dans le réseau de la RATP à la station de métro « Mairie de Montreuil. » Les usager-e-s de la ligne 9, les yeux à peine écarquillés, ont eu, en sus de l’accès gratuit, droit à une distribution de tickets « zéro franc, zéro fraude » accompagnés de tracts explicatifs, de croissants et de café chaud !

Cette action symbolique, auprès d’usager-e-s à majorité salarié-e-s à cette heure matinale, vise à dénoncer les logiques marchandes des services de transports en commun ainsi que les dérives sécuritaires accentuées ces derniers temps.

Constatant que la majorité de nos déplacements servent à aller au travail, que les transports en commun desservent avant tout les zones de travail il paraît évident que ce sont les entreprises qui profitent des transports en commun. Ce sont donc à elles de payer.

Par ailleurs, cette occupation festive d’une station de métro visait à montrer que la RATP doit être un espace public, un lieu de vie et non pas un endroit où la vidéo-surveillance rivalise d’ingéniosité avec les  systèmes de porte anti-fraude. Par la même, il s’agit de dénoncer la nouvelle loi française qui criminalise la fraude en pénalisant les "fraudeurs" à des peines pouvant aller jusqu'à 6 mois de prison.

Pour plus de renseignements :
Réseau pour l’Abolition des Transports Payants
c/o 145 rue Amelot 75011 Paris - gratuit@samizdat.net

 

 

BOUQUIN

L'ouvrage “Livre Accès” constitue une pause pour le Collectif Sans Ticket (CST), créé il y a plus de trois ans.

Acteur insolite dans le paysage des transports belges, ils ont toujours lié leur réflexion à une pratique quotidienne : développement de la Carte de Droit aux Transports gratuits (acceptée par près d’un tiers des contrôleurs), mise en place de Free Zones pour prévenir de la présence des contrôleurs, etc.

Leur insolence leur a valu des procès de la part des sociétés de transport belges, à trop d’égards conscientes de la pertinence de la question que le collectif met en avant. Mais, pour le CST, l’accès aux transports n’est qu’une voie pour explorer d’autres thèmes, pour transformer l’organisation de la société afin d’aller vers plus d’égalité, de solidarité et de liberté...

 

“Livre Accès” est paru aux éditions du Cerisier

 

 


Nous avons reçu

le communiqué suivant :

 

Dans un contexte de jérémiades policières renforçant le mode de pensée sécuritaire, il apparaît important de rappeler quelques évidences quant à "nos chers amis policiers".

C'est pourquoi nous (une dizaine de personnes) avons pris l'initiative de défiler, munies de brassards et pancartes appropriées ("j'aime ma matraque", "contestez moins, soyez dociles, aidez la police", "la répression, c'est la solution") dans des rues de Dijon, pour diffuser ce "message de la police" aux citoyens-consommateurs :

REVENDICATIONS POLICIERES

Nous voulons :

PLUS DE MOYENS !

· Pour assurer notre mission de protection des personnes et des biens, enfin... des personnes qui ont des biens!

· Pour contrôler efficacement pauvres, jeunes, immigrés, bref : les classes dangereuses, tout ce qui ne devrait pas exister.

· Pour assurer la paix sociale (travail, famille, patrie, ça ne botte pas tout le monde, alors ceux à qui ça ne plaît pas, faut leur botter le cul). Pour cela, il nous faut du matériel, un cerveau chacun, plus de bières et beaucoup d'argent.

PLUS DE CONSIDERATION !

· Parce que ce n'est pas facile d'être le bras armé de l'Etat, de protéger l'ordre économique et social existant.

· Les médias sont nos alliés, comme nous ils défendent le système en place. Pourtant, nous ne comprenons pas pourquoi ils mettent parfois sur la place publique telle ou telle de nos activités. Si nous tuons et/ou réprimons violemment, pourquoi en parler dans les médias ? Après tout, nous ne faisons que notre métier, ce genre de choses fait partie de notre quotidien.

PLUS DE COLLABORATION !

· Pour perfectionner les contrôles, nous avons besoin de policiers bénévoles, autrement dit nous avons besoin de bons citoyens, qui dénoncent les sans-papiers, apprennent la discipline et la loi du plus fort à leurs enfants, aident les contrôleurs et les vigiles, adorent l'Etat, et bien sûr, nous adorent, nous, la police.

PLUS D'IMPUNITE !

· Même si nous sommes contents quand la justice condamne durement des gens qui essayent de se rebeller un peu contre nous, c'est quand même embêtant de passer en procès quand on commet des meurtres. Même si on est souvent acquittés, des fois on prend du sursis. Laissez-nous tuer en paix!

PLUS DE MESURES SECURITAIRES !

· Bien sûr, il y a de plus en plus de caméras, de vigiles, de collègues armés, on construit des villes-prisons-dortoirs, mais ça ne suffit pas ! Heureusement qu'il y a quelques nouvelles lois "anti-terroristes", ça fait plus de liberté pour la police... Sans nous, chers gouvernants, vous n'êtes rien. Tout Etat a besoin d'une police pour maintenir son pouvoir sur la population.

Votre société n'est rien sans notre répression quotidienne, pensez à nous, sinon...

Coup d'Etat ! On est armés, merde, quoi ! 

maloka@chez.com