LE HARCELEMENT POLICIER EST DE RIGUEUR
 
Suite à des harcèlements policiers dont ont été victimes des jeunes de Nantes et leurs familles, le père de victimes a envoyé une lettre aux élus, à la Presse… Elle est restée sans réponse à ce jour. La voici :
 

Suite à l’interpellation violente de 4 jeunes gens résidants dans une cité de Nantes, je tiens à faire part des quelques réflexions suivantes quant à la façon d’interpréter des faits qui risquent d’induire le chaos pour des habitants révoltés.

 

Jeudi 11 avril 2002, les médias ont évoqué à travers la presse écrite l’agression dont ont soit disant été victimes 4 agents de la Brigade Anti Criminalité. Ils ont également évoqué l’interpellation de quelques individus dont 3 sont mes enfants !

Des enfants dont le casier judiciaire est vierge. Des enfants à qui j’ai transmis une éducation saine dans un contexte de vie extrêmement difficile. Des enfants à qui je fais confiance et pour qui j'envisage un futur heureux.

Pourquoi un père de famille qui combat l’insécurité et ses 3 enfants non-violents “pètent-ils les plombs” ?

Pourquoi Tony (un jeune garçon “sans histoires”) “pète-t-il les plombs” ?

Comment Donovan (un garçon de 15 ans) réussit-il - soit disant - à maîtriser seul un agent de la B.A.C. surentraîné et trié sur le volet ?

Comment ces mêmes agents peuvent-ils dans le même temps échapper - soit disant - à 30 personnes agressives regroupées sur les lieux de l’incident ?

 

LES FAITS

 

Interpellation mardi 09 avril 2002, vers 19h00. Un des quatre jeunes garçons présents dans le véhicule fume effectivement du cannabis.

La suite relève d’un processus de provocation malheureusement commun et regrettable au sein “des cités”.

Ainsi, je me permets d’affirmer que les agents de la B.A.C. présent ce soir là sont largement responsables de la dégénérescence agressive de l’incident. Ils ont initié le processus de provocation.

Quoiqu’il en soit :

Jamais mon fils Donovan (15 ans) n’a porté de coups à un agent de la B.A.C.

Jamais mon fils Freddy (20 ans) n’a frappé un agent de la B.A.C. avec une batte de base-ball.

Jamais personne n’a jeté de pierres sur les agents de la B.A.C. à ce moment.

Jamais le nombre de personnes présentes sur le site à ce moment n’a été supérieur à 8.

Jamais la situation n’est devenue réellement confuse.

 

 

Par contre :

Des agents de la B.A.C. ont effectivement essuyé des jets de pierres l’après-midi précédant l’interpellation ! Cette histoire n’a strictement rien à voir avec l’incident du soir (individus différents que précisément nous condamnons au sein du quartier) !

Ma fille Kelly (23 ans) a effectivement frappé une fois, à coup de pied, un agent de la B.A.C. Je me permets ici de faire remarquer qu’elle s’est laissée emportée par un instinct de défense maternel et filial; instinct de défense de son petit frère agressé !

Mercredi 10 avril 2002, vers 19h00, une cinquantaine d’agents de police ont investi le quartier pour procéder violemment à trois interpellations !

Ils ont brutalisé des individus (un enfant de 13 ans, un jeune handicapé…) qui n’ont pourtant pas entravé l’action des forces de police !

Je n’ai pas signé la déposition de mon fils âgé de 15 ans !

Je fais ici grâce des insultes que les agents de police ont proférées à l’encontre des habitants du quartier… de leurs injonctions vengeresses.

 

Les quatre jeunes gens interpellés ont tous évoqué les faits de façon sincère et honnête quand il me semble que la version des mêmes faits dite “de la police” est délibérément tronquée. Un jeune homme de 20 ans “sans histoires”, honnête et “travailleur” est actuellement en détention provisoire alors qu’il n’a fait “de mal” à personne. Une jeune fille de 23 ans et un garçon de 15 ans sont placés sous contrôle judiciaire alors qu’ils n’ont pas commis de crime. Je lance ainsi un appel au bon sens collectif et social.

La vie dans les “cités” est largement assez pénible pour qu’on n’y ajoute pas le fardeau d’amalgames injustes et destructeurs. J’ose espérer que cet appel sera entendu afin de pouvoir continuer à inculquer les formes élémentaires de respect de l’ordre social à mes enfants. Afin qu’ils puissent continuer à vivre. Afin que la morale dite “citoyenne” que j’ai enseignée reste crédible.

 

Un père qui n’excuse rien, qui veut savoir et qui veut comprendre,

 

«Dominique BELIN

 

 

Leo Campion

CITATIONS

Qu'est ce que le patriotisme ? C'est l'amour de la partie, une religion comme une autre. Qu'est ce que la patrie ? C'est le pays où le hasard nous a fait naître et où, le plus souvent, la nécessité nous force à vivre. Ce qui nous vaut l'obligation légale de combattre pour lui, en application d'un contrat social unilatéral qui ne nous a pas été soumis et que nous n'avons pas signé". Léo Campion in "J'ai réussi ma vie".

"Qu'est-ce que la guerre ? C'est le devoir, pour les ressortissants mobilisables des nations belligérantes, de commettre en toute légalité et avec félicitations officielles, des crimes pour lesquels ils seraient sévèrement condamnés s'ils les commettaient à leur compte (assassinats, destruction de vile, etc.), lesdits criminels étant revêtus pour la circonstance d'uniformes distinctifs qui leur assurent l'impunité". Idem

d'ailleurs que mettre en pratique ce précepte maçonnique : Ecoute toujours la voix de ta conscience, elle est ton s"Les objecteurs [de conscience] ne font eule juge". Idem.