Toujours avec des gants…

L’intérêt de survivre au-delà de cet an 2000 dont les libations rabâcheuses eurent pour décor le Concorde d’avant Gonesse : le silence de la médiocrité, le bruit qui bafoue la pesante insonorisation des secrets d’état, la contrition des naïfs qui n’avaient pas compris que la vérité ne peut se dire. A moins de l’agrémenter d’acceptables nuances. Et même : la vérité exacerbe les passions contraires. Un chef d’Etat excuse sa ministre coupable d’inadvertance sinon d’audace. La fatwa ne cible pas qu’un seul Rushdie mais tous les amuseurs dont l’aveu dérisoire est l’inaboutissement des vérités oui ou non-révélées!

 


 

Comment se prendre au sérieux si l’on n’est pas le Tout Puissant? De dénoncer les dérives des versets agressifs pour les non-musulmans relève d’une langue vipérine raciste, non d’un appel à la raison adressé aux uns et aux autres afin de rompre l’enfer de la haine. Ne pas respecter les xièmes et zettièmes résolutions de l’ONU mérite des obus si l’on est « dictateur » promu du parti baas, -un parti progressiste qui avait, avant la partie de golf(e) du même dictateur, réussi à obtenir le taux de mortinatalité le plus bas d’Orient- mais les exactions contre d’autres résolutions d’un allié incontournable disposant de la troisième armée du monde, arme atomique comprise... Allez comprendre kippura!

 

Ici aussi, prudence! Grande prudence! On ne peut blasphémer, dire la vérité est calomnie si la Justice blanchit par la suite son protégé, c’est vous qui serez condamné. N’est-ce pas, Mesdames et Messieurs Journalistes! L’Ordre doit être préservé. Prononcer les noms de Nihoul ou Dutroux et manquer de l’élémentaire respect qui exige qu’ils soient précédés d’un euphémique « monsieur ». Mal vu. Zut, j’ai oublié la majuscule!

 

Les aveux ne font pas les coupables, ce sont les magistrats qui les font. Il vous en cuirait d’attenter à leur louable prérogative. On nous serine qu’ils sont inamovibles pour le bien de tous, surtout du système élaboré par les plus fortunés d’entre nous. Le capital des relations joue aussi bien entendu dans ces sicav’z’anciennes et sur ces fonts baptismaux immuables s’érige, insolent, l’Ordre Nouveau vers le ciel. Tout est bien qui finira bien...

 

Citoyens, armons-nous (cf Rouget de Lisle)... de patience! Nos élus politiques veillent à nos intérêts, aux leurs aussi, ça va de soi. Quand, diable, ferons-nous fi des diktats des chefs de nos démocraties, qui nous prennent pour l’âne du bât (bas et baba); ruerons-nous dans les délires divins luttant contre l’Axe du Mal en engloutissant dans des fleuves de sang des jeunesses amoureuses du danger mais pas forcément de la mort? La guerre n’est pas une fête foraine. Aucun contrôle technique ne préside à la sécurité des attractions et on se retrouve plus définitivement la tête en bas comme sur le sirocco walibien!

 

Dans un tel monde, l’anar vit seul... Seul, il peut encore rêver... La renaissance de la solidarité? Trente ans ont passé en attisant les individualismes. Le chacun pour soi a isolé les uns des autres qui sont devenus étrangers, rivaux, concurrents. Tous jouent au Rambo, s’écrasent, s’isolent et, in fine, sont la proie des tigres. Les esclaves ont pour dessein l’esclavage. Il ne suffit pas d’un seul Spartacus!

 

Des cris s’élèvent pourtant de maintes bouches à l’haleine fraîche. Ils sont réduits aux colonnes de journaux qui ne se vendent pas en kiosque mais trouvent écho dans ce terrorisme -mot dont le sens est unilatéralement banalisé pour désigner tout qui n’est pas d’accord avec le Verbe omnipotent- marginal pour entretenir le moral et les certitudes, informer sans cachotterie des faits cachés et de leurs causes, inciter à la vigilance quand les troupeaux dociles par la force de l’habitude se complaisent à l’alimentaire obligé ou aux loisirs imposés par la publicité-propagande des gras multinationalistes.  Beati paupere spiritus.

 

Ils digèrent avec fatalisme la pitance attribuée par leurs Maîtres. N’étions-nous pas tous égaux? Les mots ne sont que des leurres. C’est la Force qui régit. A nos élus de concocter la sauce qui nous fera passer le sinistre breuvage. Ce que je n’oserais dire à mon chien, les ministres l’imposent à notre corps défendant : l’Austérité. Il faut être ministre en démocratie pour le faire -l’immunité a du bon, sans quoi on l’appellerait tyran- et être chien pour l’accepter! Par instinct, le chien aura toujours peur du Tigre. Mais nous? Assez, je vais dégobille

éGéger  (21/09/02)

                 

 

Lois Sarkozy : la chasse aux pauvres et aux squatteurs est ouverte !

Le ministère de l'Intérieur, compte présenter au conseil des ministres du 16 octobre un projet de loi introduisant notamment 2 nouveaux délits visant largement les populations précarisées, dans la foulée d'une campagne de presse mettant en accusation les roms et les roumains. ce projet de loi vient compléter l'arsenal répressif et liberticide déjà adopté et à venir .

1 - délit de MENDICITÉ : il sera passible de 6 mois de prison, et  rétablissant ainsi une mesure abrogée en 92, issue du siècle dernier.
Les personnes en grande exclusion sociale, les artistes de rue, les
associations et collectifs qui quêtent, les vendeurs à la sauvette sont  visés par ce texte dès lors qu'ils "produisent une gêne pour la circulation des piétons ou des véhicules". Il vient pénaliser les populations les plus précarisées premières victimes de la fracture sociale.
2 - délit d'installation dans un bien immobilier d'autrui : Art 49" le fait de s'installer dans un bien immobilier appartenant à autrui, sans être en mesure de justifier de l'autorisation du propriétaire ou du titulaire du droit réel d'usage de ce bien, est puni de 6 mois
d'emprisonnement et de 3000 euros d'amende" . Ce texte vise toute installation de terrain, local, logement, champs, chantier, entreprise, administration, car seuls la voie publique et les espaces publics ne sont pas des propriétés privées.
"L'installation" peut être durable, temporaire et même antérieure à la loi de trois ans (sans poursuite du parquet, la prescription est de 3 ans), elle tombe sous le coup de la Loi. Ce délit vise l'ensemble des personnes qui "s'installent" ou se sont installé depuis moins de trois ans. Des poursuites pourront donc être engagées contre ceux et celles qui ont commis se délit depuis l'an 2000.
Ce projet de loi ratisse large, et vise les sans logis, mais aussi les
mouvements sociaux voire certains locataires :
Les artistes ou les jeunes qui occupent une friche, les sans logis qui "s'installent" par nécessité dans des logements vacants, les jeunes les SDF qui "s'installent" dans des caves ou des abris précaires, les gens du voyage ou les immigrés qui "s'installent" sur des terrains en friche, les ravers qui "s'installent" pour la nuit, les campeurs occasionnels qui plantent leur tente dans un champs, les salariés qui occupent leur entreprise, les associations et collectifs de défense qui s'installent dans des chantiers, des administrations, des sièges sociaux, les sans terre qui s'installent dans des fermes inexploitées, les locataires sans statut (locations au noir, sous locataires, occupants du chef, victimes d'escrocs …), tous et toutes tombent sous le coup de ce projet de Loi liberticide.
Ce projet est criminel pour les sans logis, alors que les agglomérations françaises n'ont jamais connu autant de logements vides (2 millions en 1998) et aussi peu de logements à faibles loyers accessibles aux ménages à faibles ressources, car il leur interdit de se loger voire de s'abriter . Les foyers et les dispositifs d'urgence sont aujourd'hui saturés, les listes d'attente des HLM sont interminables, les jugements d'expulsions se comptent à 100 000 par an. Faudra t'il que par centaines des sans abris voire des enfants crèvent de froid ou de faim pour se rendre compte de la stupidité d'un tel projet ?
Incapable de répondre à la montée de la misère, de la crise du logement, des inégalités sociales, le gouvernement a choisi de punir les populations victimes de la fracture sociale et de la crise du logement, et d'interdire aux mouvements sociaux dans leur ensemble un large éventail d'actions collectives.
Nous nous mobiliserons activement pour faire échec à la création de ces délits de pauvreté, comme en octobre 93, lorsqu'un projet de loi pénalisant les squatters et leurs soutiens avaient été finalement enterrés.      Des logements, pas des prisons !
Droit Au Logement fédération
8 rue des Francs Bourgeois 75003 Paris
Tél. 01 42 78 22 00 / Fax 01 42 78 22 11
e-mail : fededal@wanadoo.fr            
é ethop  


 

Le collectif «Le Boulet» présente

 

Depuis quelques jours, nous, un groupe de personnes d’origines et de milieux différents: étudiant-e-s, chômeur-euse-s, artistes et autres intermutant-e-s du spectacle avons investi les bâtiments situés aux 23-25 rue du Boulet dans le centre de Bruxelles. En raison de nos moyens précaires de subsistance, nous avions besoin d’espace pour nous loger et développer nos projets, tant politiques, artistiques que de vie collective.

Les bâtiments que nous avons investis appartenaient à la société Sofidev. Ces bâtiments voués au pourrissement de par la volonté du propriétaire (arrachage de tuyaux, des radiateurs, fenêtres laissées ouvertes...) sont néanmoins tout à fait viables. Alors que les besoins en logement à loyer abordable sont importants, certaines sociétés, avec l’accord des autorités communales, pratiquent des politiques de spéculation immobilière en expropriant les habitants des quartiers bruxellois pour élever le niveau financier et social du centre ville (magasins de luxe et logements à loyers élevés).

En réaction à cela, nous avons la volonté de redonner vie à ces lieux inoccupés, en les réaménageant pour y loger et y développer des activités non lucratives:

- des locaux de répétition insonorisés pour des projets de théâtre, musique et danse;

- des activités politiques et culturelles, dans une logique d’échange et en dehors des rapports marchands traditionnels (infothèque: diffusion et partage de savoirs à travers des brochures et des fanzines; projections vidéos, rencontres et discussions, auberges espagnoles épisodiques).

leboulet@linuxmail.org