La croisade de l'Opus Dei
Jean-Paul II canonise le directeur de conscience des époux Franco et du général Pinochet

 

Mgr Escriva de Balaguer fonda, pendant la guerre civile espagnole, une confrérie catholique secrète, l'Opus Dei (Œuvre divine) pour combattre les communistes, les anarchistes et les francs-maçons. Après la Seconde Guerre mondiale, l'Opus s'intalla à Rome et agrégea autour d'elle tous les anciens réseaux religieux fascistes et oustachis. Elle exfiltra les criminels les plus voyants vers l'Amérique latine et participa à l'instauration de diverses dictatures catholiques. Simultanément, elle s'adapta aux régimes démocratiques en Europe et aux Etats-Unis, réussissant à s'infiltrer dans les rouages économiques et politiques du pouvoir. Elle pousse aujourd'hui à la "guerre des civilisations" contre l'Islam. Mgr de Balaguer, le directeur de conscience des époux Franco et du général Pinochet, sera canonisé par Jean-Paul II le 6 octobre 2002.

 

 


 

 

Javier Solana fait interdire une réunion sous la pression de l'Opus Dei

Le 19 juin 2000, le secrétaire général de l'Union européenne, Javier Solana, saisit par courrier par la Prélature de l'Opus Dei, a interdit la tenue d'une réunion d'une association de fonctionnaires de l'Union européenne, l'Amicale de la pensée critique. Cette association, qui organise depuis de nombreuses années des réunions mensuelles sur des sujets polémiques, avait invité Thierry Meyssan, président du Réseau Voltaire, à s'exprimer sur les menaces que l'Opus Dei fait peser la vie démocratiques des institutions européennes. Le lendemain, Maurizio Turco, député européen, a adressé à ce sujet une question écrite prioritaire au Conseil des ministres de l'Union, à laquelle il n'a toujours pas été répondu.

 

L'Opus Dei obtient la levée des sanctions contre l'Autriche

Le 8 septembre 2000, les quatorze membres de l'Union européenne qui avaient pris des sanctions unilatérales contre le gouvernement autrichien de coalition, ont décidé de les lever.

En juillet 2000, la présidence française de l'Union européenne, saisie par le Portugal,

 

 

avait confié la désignation, par le président de la Cour européenne des Droits de l'homme, d'une mission indépendante d'évaluation sur la situation autrichienne. A l'issue de leur rapport, les trois sages avaient conclu que si le FPÖ pouvait être qualifié de " parti extrémiste encourageant les sentiments de xénophobie", les ministres du FPÖ s'étaient montrés "respectueux des valeurs communes européennes" Ils appelaient à la levée des sanctions et à l'élaboration de procédures institutionnelles de surveillance, d'évaluation et de sanction, du comportement de chaque Etat membre au regard des " valeurs communes européennes ". Ce rapport, et la suite que les quatorze lui ont donné, équivaut à une autorisation d'accès de Jörg Haider au gouvernement autrichien. On peut émettre de nombreuses interrogations sur " l'indépendance " des " trois sages " de la mission internationale d'évaluation :

1- La présidence européenne a été saisie par le Premier ministre portugais, Antonio Guterres, membre surnuméraire de l'Opus Dei.

2- La désignation des " trois sages " a été effectuée par le président de la Cour européenne des Droits de l'homme (organisme dépendant du Conseil de l'Europe et non pas de l'Union

 

 

européenne), Luzius Wildhaber. Or, M. Wildhaber était apparu comme proche de l'Opus Dei lorsqu'il était juge de la Cour suprême (Staatsgerichtshof) de la principauté du Liechtenstein, de 1975 à 1988. En outre, il est touché par un conflit de compétences dans cette affaire, au regard de ses intérêts financiers personnels actuels dans les Trustees of Reuters Founders Share Co. Ltd, qui exercent des activités économiques en Autriche.

3- Les " trois sages " choisis par le juge Wildhaber sont : Martti Ahtisaari (ancien président de Finlande), Jochen Frowein (directeur de l'Institut Max-Planck de droit international de Heidelberg), et Marcelino Oreja-Aguirre (ancien secrétaire général du Conseil de l'Europe et ancien commissaire de l'Union européenne). Or, le professeur Frowein est aussi vice-président de la Commission européenne des Droits de l'homme, ce qui implique un lien de subordination face au juge Wildhaber. En outre, le professeur Frowein était apparu amicalement lié à des responsables de l'Opus Dei lors de ses séjours en France, comme professeur aux universités Paris I-Panthéon-Sorbonne (en 1984) et Paris II-Assas (1987-88 et 1995). Quant à Marcelino Oreja-Aguirre, c'est un ancien membre de la Phalange et il est actuellement membre surnuméraire de l'Opus Dei.

4- Les " trois sages " devaient se prononcer sur le FPÖ, alors que la campagne électorale de ce parti a été financée et publiquement soutenue par l'Opus Dei. Ainsi, S. Exc. Mgr Kurt Krenn n'hésitait-il pas à poser bras dessus bras dessous avec Jörg Haider sur les affiches électorales du FPÖ.

5- On remarque que le rapport des " trois sages " se fonde sur une série d'entretiens, au cours desquels les arguments opposés au FPÖ ont été minimisés, et sur seulement deux documents : la déclaration commune du Parti populaire et du FPÖ intitulée " Responsabilité pour l'Autriche, un futur au cœur de l'Europe " et la déclaration post électorale de la Conférence des évêques d'Autriche. Le premier document est une profession de foi grandiloquente en la démocratie, dénuée de toute portée réelle et immédiatement violée par ses signataires. Le second se présente comme une condamnation de l'antisémitisme, du racisme et de la xénophobie, émanant d'une Eglise particulièrement compromise avec les nazis. Il se conclut par un appel aux Autrichiens pour qu'ils se libèrent de la peur que le FPÖ peut inspirer, c'est-à-dire par une approbation de l'entrée du parti post-nazi au gouvernement auquel il conviendrait de donner ses chances.

L'Opus Dei s'offre un nouveau siège aux États-Unis

Le 11 décembre 1998, William Schmitt, porte-parole de l'Opus Dei aux États-Unis, a annoncé que l'Œuvre inaugurerait le 1er janvier 2 000 son nouveau siège américain. Situé à Manhattan même, il s'agira d'un immeuble de dix-sept étages, d'une valeur de 42 millions de dollars. L'Opus Dei n'ayant pas de statut juridique en droit américain, l'immeuble sera géré par une association ad hoc, la National Center Foundation, et portera la nom de " Centre de conférence ", plutôt que celui de siège national (d'après ENI).

Communiqué : Le Saint-Siège œuvre à la libération du général Pinochet, chevalier de l'Ordre de Malte et surnuméraire de l'Opus Dei

28/10/98) Le Réseau Voltaire rappelle que, quelques jours après le coup d'État de 1973, le " bienheureux " Mgr de Balaguer, fondateur de l'Opus Dei, s'était rendu à Santiago célébrer une action de grâce pour " son fils spirituel ", le général Pinochet. Il rappelle également qu'en avril 1993, à l'occasion des cinquante ans de mariage du dictateur, S. S. Jean-Paul II lui avait adressé félicitations et bénédiction. Enfin, le chevalier Pinochet est un des plus hauts dignitaires de l'Ordre souverain de Malte. Après avoir procédé, le 3 octobre dernier, à la béatification du criminel contre l'humanité Alojzije Stepinac (cf. RV 98/0149), le Saint-Siège manifeste à nouveau son soutien aux dictatures catholiques en œuvrant à la libération d'Augusto Pinochet.

Des amis pas présentables

A son arrivée en France, l'Opus (franquiste) s'est reconnue dans la "cité catholique" (pétainiste) de Jean Ousset et Michel de Penfentenyo de Kervéréguin. Elle l'a satellisé sous le nom d'ICTUS (1), actuellement présidée par maître Jacques Trémollet de Villers (avocat de Paul Touvier) et par Jean-Marie Schmitz (ancien chef de cabinet du président François Ceyrac au CNPF, aujourd'hui directeur adjoint de Lafarge-Coppée). Ce mouvement est actuellement indirectement financé par la Cogema. Il agit à travers une nébuleuse d'associations dont le Centre d'études des entreprises (CEE), animé par Olivier Teilhard de Chardin, François Michelin (président de l'Association nationale des sociétés par actions) et Yvon Gattaz (ex-président du CNPF), le Secrétariat d'information des collectivités locales et régionales (SICLER) et l'Action familiale et scolaire (AFS), animée par le contre-amiral Michel Berger et le baron Arnaud de Lassus. ICTUS a permis de recruter dans les ordres de chevalerie : les Chevaliers de Notre-Dame, où l'on retrouve entre autres le général Jean Callet, l'archiduc Charles-Louis d'Autriche, l'ex-SS Jean-Pierre Lefevre, l'ex-milicien et criminel contre l'humanité Paul Touvier, etc. ; l'ordre du Rouvre en Belgique ; et celui de la Toison d'or avec le comte Amédée d'Andigné (chambellan du pape) et le vicomte Raymond de Chabot-Tramecourt.

Le certificat de résistance de Maurice Papon a été établi par un agent des services de renseignement du Saint-Siège

Le certificat de résistance, dont se prévaut Maurice Papon depuis le 25 octobre 1944, a été rejeté à deux reprises en 1952 par la Commission départementale de la Seine des anciens combattants. C'est pourtant sur cette base, qu'en 1981, s'est prononcé en sa faveur un jury d'honneur composé de grands résistants, choisis par Maurice Papon lui-même.

Ce document émane d'un certain Claude Arnould (1898-1978), alias colonel Olivier, chef du réseau de renseignement Jade-Amicol, traité par l'Intelligence Service britannique. Or, Arnould était avant la guerre un agent du Saint-Siège, chargé de renseigner Pie XII sur les questions extrême-orientales. Ce n'est semble-t-il que dans les années soixante qu'il travailla à nouveau pour le Saint-Siège, auprès de Paul VI cette fois, en intervenant sur des dossiers étrangers forts différents et en lien avec Robert Mc Namara. Rappelons que Paul VI, lorsqu'il n'était que le cardinal Montini, fut chargé auprès de Pie XII de l'exfiltration des criminels nazis.

En 1944, Claude Arnould fut au centre des négociations entre De Gaulle et le Saint-Siège, alors que le général réclamait l'éloignement du nonce, Mgr Valerio Valeri, et la démission de la plupart des évêques français. Claude Arnould a notamment établi les certificats de Paul Baudoin (ancien ministre des Affaires étrangères de Philippe Pétain, cofondateur de l'Opus Dei en France), de Mgr Feltin, du cardinal Suhart, et de René Bousquet (dont le procès était instruit conjointement avec celui de Papon). De manière plus anecdotique, c'est également lui qui a blanchi Henri Amouroux, collaborateur de La Petite Gironde.

* Sur le procès Papon, cf. RV 97/0479, 97/0480, 97/0481, 97/0482. En outre, on consultera utilement le serveur web d'Usha et Jean-Marie Matisson sur lequel figure le compte rendu de chaque audience (mise à jour quotidienne) ainsi qu'une revue de presse.

http://www.reseauvoltaire.net/opus-dei.html