FRANCE : Répression policière contre les personnes prostituées - Nicolas Sarkozy veut foutre la liberté en garde à vue

 

Après la répression policière tout azimut dont font l'objet les personnes prostituées depuis le nouveau gouvernement, la nouvelle loi prévoit:

La restauration du racolage passif qui sera puni de 6 mois de prison ferme et de fortes amendes Conséquences : Les personnes prostituées seront harcelées, terrorisées et emprisonnées. Assimilées à des délinquantes, menacées, renvoyées à la clandestinité, elles seront exposées à la violence en permanence. De plus, la notion de racolage sera laissée à l'appréciation des policiers...

L'expulsion des étrangères, qu'elles aient un titre de séjour ou non, lorsqu'elles seront verbalisées pour racolage. Conséquences : Victimes de la double peine, leur expulsion sera suivie d'une exclusion de leur famille et de leurs proches, et pour certaines, de leur assassinat. Ce projet de loi ne lutte en rien contre l'insécurité, le proxénétisme et le trafic. Nous ne sommes pas dupes, il ne fait que renforcer un État sécuritaire, répressif, pénal et moral dont le seul but est de nettoyer les rues et de renvoyer les femmes au foyer.

Nicolas Sarkozy veut foutre la liberté en garde à vue, les putes en zonzon, la France au garde à vous et la tolérance face au peloton d'exécution. A cela, nous devons répondre républiquement NON !

Communiqué d'Act up en soutien aux personnes prostituées

Transmis par Virginie Derensy (SSI CNT Lille)

(il y a d'ailleurs une belle photo de la CNT sur la page d'accueil de leur site http://www.actupp.org).

 

 

Trois jeunes militants anti-globalisation, condamnés après le sommet de Laeken

Le 29 octobre, trois jeunes allemands, militants anti-globalisation allaient en appel de la condamnation prononcée le 22 mai par la 11ème chambre de la cour d'appel de Bruxelles, pour deux faits de "rébellion": des jets de pierres contre un barrage policier et une résistance à l'arrestation.

Les accusations reposaient uniquement sur les déclarations concordantes d'un groupe de policiers en civil qui s'étaient placés en observation à l'étage d'une banque. Le juge de première instance avait accepté leurs procès-verbaux comme argent comptant et avait suivi le réquisitoire très politique du procureur qui demandait des "condamnations exemplaires pour les sommets à venir" (sic).

Devant la cour d'appel, les avocats des trois militants ont exposé, photos et plan à l'appui, que de leur poste d'observation les policiers ne pouvaient absolument pas voir ce qu'ils prétendaient avoir vu (les manifestants mettre leurs masques dans le site de Tour et Taxi puis sortir lancer des pierres contre le barrage policier). Ils ont remarqué que la concordance entre les témoignages policiers était plus que suspecte (ils sont parfois la copie conforme l'un de l'autre) et qu'ils étaient entachés d'irrégularités à tous les moments de la procédure. C'est ainsi que les policiers de ce groupe se sont interrogés l'un l'autre au lieu de l'être par un tiers; c'est ainsi que l'un d'eux dit "confirmer en tout point le procès-verbal" de son collègue — ce qui est anormal en ce qu'un témoin n'a pas a connaître le procès-verbal d'un autre témoin, et ce qui est encore plus anormal lorsque l'on sait que le procès-verbal "confirmé" date du lendemain de la "confirmation"…

Un des procédés utilisés par les policiers pour élargir encore leurs pouvoirs consiste à invoquer des "mesures de sûreté" ou "mesures conservatoires", ces mesures qui visent par exemple à empêcher une fuite. Or ici, il n'y avait ni fuite ni rien de cet ordre: les militants marchaient tranquillement en rue, longtemps après les incidents, quand ils ont été plaqués au sol, entravés et détenus. C'est bien après que l'arrestation leur a été signifiée; et un long délai s'est encore écoulé avant que le parquet ne soit saisi (alors que la loi prescrit que le parquet doit être informé "immédiatement et par les moyens les plus rapides"). 

Ces abus et plusieurs autres avaient déjà été relevés en première instance. Ainsi l'application du "snelrecht" alors qu'il n'y avait ni flagrant délit, ni aveux. Les avocats ont demandé la nullité des poursuites en raison des irrégularités de procédure, à défaut l'acquittement, et à défaut la suspension du prononcé. Le tribunal rendra sa décision le 10 décembre 2002. (Compte-rendu d'audience par le SR/APAPC)

 

 

ELIO DI RUPO : NON À LA GUERRE CONTRE L'IRAK

 

Il s'en est passé des choses au Forum Social à Florence. C'est le moins qu'on puisse dire quand le président du Parti Socialiste Belge, un des partis au pouvoir en Belgique, s'y déclare opposé à la guerre contre l'Irak.

 

Vendredi le 8 au soir.

Un des "dialogues" prévus était celui du Mouvement avec les partis politiques. Un des invités en était Elio Di Rupo, président du Parti Socialiste Belge.

Ce dialogue, suivi par environ 8000 personnes, n'était pas facile quand on sait qu' Elio Di Rupo était entouré de figures comme Vittorio Agnoletti du Forum Social Italien et Fausto Bertinotti du Partito della Rifundazione Comunista, qui, à entendre les applaudissements répétitifs lors de leur discours, sont des vrais vedettes en Italie.

Elio Di Ruppo qui parlait après ces deux vedettes s'était pourtant préparé en portant un pull rouge et en faisant son intervention en Italien. Néanmoins, il était nerveux.

Il faut dire qu'il s'est trompé à deux reprises : une première fois en prononçant le nom de Bertinotti de travers (huées) et une deuxième fois en se trompant entre Berlusconi et Bertinotti (huées et sifflets). 

Comme au début il avait été demandé aux politiciens d'être clair et de ne pas tourner autour du pot, spécialité bien connu dans ces milieux. Elio di Ruppo ne pouvait donc pas en faire moins que ses prédécesseurs à la tribune. A la fin de son discours il déclarait: 'Je vais être clair. Un, je suis contre la guerre en l'Irak et deux, je suis pour l'abolition de la dette des pays en développement'. Ce qui lui a valu quand même un peu d'applaudissements.

 

«Frajo

 

 

Chronique d'une justice de classe

 

Dans un numéro précédent, nous vous avions appris le "licenciement pour faute lourde" de Babouse, journaliste, dessinateur, humoriste, cénétiste…Voici des nouvelles…

 

Lors de la dernière audience aux Prud'hommes, l'employeur (Play Bac Presse) a reproché à Babouse d'être lui-même l'auteur des emails et lettres qui lui ont été envoyés pour protester contre ce licenciement abusif et menacer de boycott l'ensemble des revues qu'il édite. En outre, il lui a reproché de collaborer bénévolement au Monde libertaire, Hara Kiri, droit et Société, la Riposte, le Bulletin CNT 59/62, Calais Réalité-Hebdo… et ce, "sans son autorisation" (On croit rêver mais non, c'est juste un cauchemar : un journaliste n'aurait le droit de militer dans des organisations syndicales, de s'investir dans des associations, de soutenir des causes auxquels il adhère… avec ses armes, le dessin et l'humour, puisqu'elles sont les outils de travail dont l'employeur serait le propriétaire exclusif !).

 

Autre reproche fait à Babouse : il serait caractériel (sic !) [Il est vrai que, bien que non violent, Babouse n'est pas du genre à tendre l'autre joue quand on lui fout une beigne et que, par tempérament, il ne se complait pas à bêler au sein du troupeau !].

 

Pour ces motifs, et conformément à l'article 7 de la Convention Collective des Journalistes (lequel interdit les collaborations rémunérées sans accord préalable de l'employeur), Play Bac Presse demande donc la confirmation de la validité du licenciement, le rejet de la demande de Babouse et sa condamnation à des dommages-intérêts de 5 000 € ainsi qu'aux dépens ! Le jugement a été mis en délibéré.

 

Comme on le voit, en France, "mère patrie des Droits de l'Homme" (parmi lesquels la liberté de conscience et d'expression), ne badine pas avec la conception sarkozyenne de la Justice, conception qui, bien entendu, fait le plus grand bonheur des patrons puisque ceux-ci… ont tous les droits et que les salariés n'ont plus qu'un seul droit à valeur d'obligation : celui de se bosser en la fermant ! Conception qui est celle du bagne et des travaux forcés mais qui n'est sans doute que provisoire dans l'attente du rétablissement du servage, voire de l'esclavage !

 

 

Vous pouvez manifester votre solidarité à Babouse en lui écrivant à babouse@wanadoo.fr ou en écrivant à son attention à CNT 59/62, Maison des syndicats, 1 rue Broca, 59800 Lille et pour vous marrer un bon coup vous pouvez aller visiter le site de Babouse sur : http://perso.wanadoo.fr/babouse.

 

«JC

 

PS Jugement rendu le 13*11 : requalification de la faute grave en faute "réelle et sérieuse", PlayBacPresse est condamné à verser 4097 € d'indemnités (licenciement, préavis, congés payés) et délivrance de l'attestation ASSEDIC jamais fournie.

 

Le vol (é)

D.A.F. de Sade

(...)
    Le vol est le second des délits moraux dont nous nous sommes proposé l'examen.
    Si nous parcourons l'antiquité, nous verrons le vol permis, récompensé dans toutes les républiques de la Grèce ; Sparte ou Lacédémone le favorisait ouvertement ; quelques autres peuples l'ont regardé comme une vertu guerrière ; il est certain qu'il entretient le courage, la force, l'adresse, toutes les vertus, en un mot, utiles à un gouvernement républicain, et par conséquent au nôtre. J'oserai demander, sans partialité maintenant, si le vol, dont l'effet est d'égaliser les richesses, est un grand mal dans un gouvernement dont le but est l'égalité. Non, sans doute ; car, s'il entretient l'égalité d'un côté, de l'autre il rend plus exact à conserver son bien. Il y avait un peuple qui punissait non pas le voleur, mais celui qui s'était laissé voler, afin de lui apprendre à soigner ses propriétés. Ceci nous amène à des réflexions plus étendues.

    A Dieu ne plaise que je veuille attaquer ou détruire ici le serment du respect des propriétés, que vient de prononcer la nation ; mais me permettra-t-on quelques idées sur l'injustice de ce serment ? Quel est l'esprit d'un serment prononcé par tous les individus d'une nation ? N'est-il pas de maintenir une parfaite égalité parmi les citoyens, de les soumettre tous également à la loi protectrice des propriétés de tous ? Or, je vous demande maintenant si elle est bien juste, la loi qui ordonne à celui qui n'a rien de respecter celui qui a tout. Quels sont les éléments du pacte social ? Ne consiste-t-il pas à céder un peu de sa liberté et de ses propriétés pour assurer et maintenir ce que l'on conserve de l'un et de l'autre ?

    Toutes les lois sont assises sur ces bases ; elles sont les motifs des punitions infligées à celui qui abuse de sa liberté. Elles autorisent de même les impositions ; ce qui fait qu'un citoyen ne se récrie pas lorsqu'on les exige de lui, c'est qu'il sait qu'au moyen de ce qu'il donne, on lui conserve ce qui lui reste ; mais, encore une fois, de quel droit celui qui n'a rien s'enchaînera-t-il sous un pacte qui ne protège que celui qui a tout ? Si vous faites un acte d'équité en conservant, par votre serment, les propriétés du riche, ne faites-vous pas une injustice en exigeant ce serment du " conservateur " qui n'a rien ? Quel intérêt celui-ci a-t-il à votre serment ? Et pourquoi voulez-vous qu'il promette une chose uniquement favorable à celui qui diffère autant de lui par ses richesses ? Il n'est assurément rien de plus injuste : un serment doit avoir un effet égal sur tous les individus qui le prononcent ; il est impossible qu'il puisse enchaîner celui qui n'a aucun intérêt à son maintien, parce qu'il ne serait plus alors le pacte d'un peuple libre : il serait l'arme du fort sur le faible, contre lequel celui-ci devrait se révolter sans cesse ; or c'est ce qui arrive dans le serment du respect des propriétés que vient d'exiger la nation ; le riche seul y enchaîne le pauvre, le riche seul a intérêt au serment que prononce le pauvre avec tant d'inconsidération qu'il ne voit pas qu'au moyen de ce serment, extorqué à sa bonne foi, il s'engage à faire une chose qu'on ne peut pas faire vis-à-vis de lui.

    Convaincus, ainsi que vous devez l'être, de cette barbare inégalité, n'aggravez donc pas votre injustice en punissant celui qui n'a rien d'avoir osé dérober quelque chose à celui qui a tout : votre inéquitable serment lui en donne plus de droit que jamais. En le contraignant au parjure par ce serment absurde pour lui, vous légitimez tous les crimes où le portera ce parjure ; il ne vous appartient donc plus de punir ce dont vous avez été la cause. Je n'en dirai pas davantage pour faire sentir la cruauté horrible qu'il y a à punir les voleurs. Imitez la loi sage du peuple dont je viens de parler ; punissez l'homme assez négligent pour se laisser voler, mais ne prononcez aucune espèce de peine contre celui qui vole ; songez que votre serment l'autorise à cette action et qu'il n'a fait, en s'y livrant, que suivre le premier et le plus sage des mouvements de la nature, celui de conserver sa propre existence, n'importe aux dépens de qui. (...)

 

(*) Extrait de "Français, encore un effort si vous voulez être républicains"