Notes

de lecture.

 

Il y a quelques mois, je vous présentais le plus qu’intéressant ouvrage d’Alain Lallemand : Le Cannabis Expliqué Aux Parents (C/O Luc Pire). Alain Lallemand est reporter au service international du journal Le Soir. Depuis plus de 10 ans, il s’est spécialisé dans l’étude du crime organisé et des stupéfiants. Pour écrire son dernier bouquin, il s’est associé avec le docteur Pierre Scheppens qui est responsable du service de psychiatrie de la clinique Saint-Pierre-Ottignies (UCL). Ce dernier s’est spécialisé, lui, dans l’exploration au quotidien de l’usage des substances psychoactives détournées de leur usage médical.

 

 

Leur ouvrage s’intitule : Les Nouvelles Drogues De La Génération Rave – Parents Que Savez-Vous ?

On plonge ici dans l’univers de La Chimique que l’on a trop souvent tendance à réduire au triangle Héro-Médoc-Ecsta.

Ce livre s’adresse à tous qu’ils soient utilisateurs, parents, éducateurs, forces de polices, appareil judiciaire, …

Sans prise de position de position morale aucune, les  auteurs se proposent d’informer systématiquement tout un chacun sur les produits qui composent cette nébuleuse. Et ce, avec pour buts premiers d’éviter au maximum les accidents et la panique.

Ils ont découpé leur travail en 4 parties : Du Pharmacien Au Dealer, Le Dealer Devenu Pharmacien, Le Futur Est Déjà Antérieur et L’Argot Des Drogues De Synthèse.

 

Du Pharmacien Au Dealer .

 

D’emblée, ici, il faut briser une frontière entre le patient qu’il convient de plaindre et soigner et le camé qu’il est urgent de considérer comme un délinquant à mettre en prison. Tous deux sont en recherche maladive d’un plus de bonheur en prenant souvent les mêmes produits et en souffrant des même manques. Dans nos belles démocrassies, les uns seront choyés, les autres jetés à la rue et condamnés à dealer pour consommer…

Ce chapitre étudie l’usage abusif, mal contrôlé, incontrôlé, détourné de médicaments ayant ou ayant eu pignon sur rue.

Sait-on que 7 % des nourrissons français de trois mois ont déjà consommé des tranquillisants et/ou des hypnotiques ?

Sait-on que c’est Bayer qui a inventé l’Héroïne et qui l’a commercialisé comme antitussif  puissant n’entraînant pas d’assuétude ?

Sait-on que c’est la société Merck qui fut la première à breveter l’Ecstasy (1912) ?

Sait-on que c’est un chercheur de chez Sandoz qui découvrit le LSD ?

Sait-on qu’en rue quand on vous propose un Roche, il s’agit en fait d’un comprimé de Rohypnol  qui se voit ainsi affublé du nom du laboratoire qui le mit au point ?

Sait-on que le trafic des benzodiazépines (en gros, des tranquillisants de type Normison, Halcion, Lexomil, …) monte en flèche au point d’inquiéter Interpol ?

Sait-on qu’un autre sujet d’inquiétude pour Interpol est le trafic des stimulants tels que le Captagon ou le Ritalin et des analgésiques (médicaments qui suppriment la sensibilité à la douleur tels que le Temgésic, le Subutex, l’Anorfin, …) ?

Sait-on qu’un des produits à la mode en ce moment est  la Kétamine, un puissant anesthésiant surtout utilisé sur les chats ? ! Après avoir inhalé ou ingéré ce produit, l’usager a l’impression d’être la bille d’un Flipper qui termine sa course dans un long tunnel, un puits sans fond, un vortex dans lequel le corps est aspiré à une vitesse vertigineuse. Suit alors un état NDE (Near Death Experience-proche de la mort) où l’on rencontre dieu et des amis disparus.

Ben tiens…

 

Le Dealer Devenu Pharmacien.

 

Ici, on sort de la médecine mais pas des labos. En effet, la plupart des produits analysés dans ce chapitre sont le fruit de recherches scientifiques mais dont les effets n’ont rien de commun avec ceux espérés par les dignes descendants d’Hippocrate. Ce qui n’empêchera pas certains chimistes d’emporter du boulot à la maison (Belgique, Hollande, States, …) ni certains labos de remplir des coffres en Suisse (Pologne, pays de l’ex URSS, …) Et dire que Laurette fait ce qu’elle peu pour endiguer voire supprimer le travail au noir…

Cette fois, il n’est plus question de méchants paysans colombiens qui délaissent la culture du café ni de métèques du Triangle d’Or, d’Afghanistan où d’ailleurs qui en veulent à la santé de la jeunesse des pays démocrassiques.

Dans ce cas précis, on a affaire à des labos et à des scientifiques de haut vol qui s’en foutent plein les fouilles !

Q’un jeune meure d’overdose dans un méga dancing, q’un dealer s’y fasse alpaguer en train de vendre des pilules quelles qu’elles soient, un seul mot apparaîtra dans la presse et dans les rapports de police : Ecstasy (MDMA), amphétamine synthétisée en 1912, rappelons-le, alors qu en fait, cette molécule n’est qu’un produit parmi tant d’autres (MDA, MBDB, 4-MTA, GHB, PMA, PMMA, 2-C-T-7, …)aux effets variés.

Et alors, me direz-vous ?

L’un des problèmes les plus cruciaux tenant à l’ignorance des particularités spécifiques aux produits ingérés réside dans le fait que la plupart d’entre eux sont radicalement incompatibles avec d’autres denrées prises journellement par tout un chacun (certains médicaments, sucre, alcool, …). En cas de mauvais cocktail, c’est simple, on reste sur le carreau !

L’ignorance est partout, même chez la police (enfin un scoop dans AL) et la justice qui se prend les pattes dans ses dysfonctionnements (re-scoop).

Eté 2001, en Belgique, lors d’un festival, 4 personnes se retrouvent dans le coma (leur température corporelle monte jusqu’à 41,6 °) après avoir consommé de l’Ecstasy (en fait de la PMA). Le dealer se fait coincer et avoue derechef avoir fourgué 300 pilules ! Les associations présentes sur le terrain insistent pour faire une annonce au micro. La justice refuse : respect du secret de l’instruction oblige ! Quatre comas suivront ! Quatre jeunes perdront la vie ! On est sans nouvelles de l’état végétatif ou non des quatre autres !

La permission de passer l’annonce arrivera une dizaine de jours plus tard ! !

Aurait-on pu sauver l’un ou l’autre de ces jeunes gens, nul ne peut le dire … Mais bon…

 

Le Futur Est Déjà Antérieur.

 

Dans ce troisième chapitre, les auteurs partent du constat que régulièrement, des nouvelles molécules sont isolées pour crier bien fort l’urgence de rendre publiques toutes les informations à ce sujet.

Qui oserait prétendre le contraire ?

 

Dico.

 

Le livre se termine par un dictionnaire de l’argot des drogues de synthèse. De quoi essayer de pouvoir espérer se retrouver un tant soit peu dans cette jungle juteuse pour quelques-uns uns et mortelle pour tant d’autres.

 

Pour ceux qui restent attirés par les paradis artificiels et qui veulent en jouir sans risques (ou presque), il reste le cannabis.

L’usage récréatif de cette plante peut facilement s’accompagner de pratiques agréables comme sa culture et sa cuisine.

Pour les jardiniers en herbe, les Editions du Lézard viennent d’éditer en français l’ouvrage d’Ed Rosentaal : Culture en Placard. Il s’agit d’un ouvrage complet, simple et agréable à lire qui explique comment cultiver le cannabis à l’intérieur.

Une bonne façon autogérée de participer à la destruction des filières mafieuses de vente du produit.

 

Vous ne supportez pas le tabac ? Pas de problème ! Procurez-vous le petit bouquin de Laurence parut C/O l’Esprit Frappeur : Je Cuisine Au Cannabis.

De l’apéro au dessert, de quoi se faire un réveillon, je ne vous explique même pas.

Si ? Bon, allez voici quelques exemples

Apéro : Bhang Express

Potage : Space-soupe de fèves fraîches

Entrée : Curry de poisson

Pause : Bhang au beurre

Plat : Poulet à la chinoise

Dessert : Glace magique à la vanille

Café

Arrache coffee

Vin de cannabis

 

Après cela, un conseil, rester sur place et regarder la messe de minuit à la télé. Promis, pour une fois, vous allez trouver ça marrant, c’est vous dire…

 

Alain Lallemand et Pierre Schepens-Les Nouvelles Drogues De La Génération Rave-Parents Que Savez-Vous ?C/O Grasset-ISBN 2 246 63281 1.

 

Ed Rosentaal- Culture En Placard-C/O Edition du Lézard-ISBN 2 910718 23 9

 

Laurence-Je Cuisine Au Cannabis-C/O Esprit Frappeur n° 69-ISBN 2 84405 177 4

                                                 éRoger


 

 


 

Du chaponnage comme…

principe de précaution

"Or, donc, entre eux [les anarchistes] et les cochons ensoutanés il n'y a pas mèche de dégoter un semblant de rapport.

Les enfroqués sont des feignasses qui, s'ils étaient restés des hommes, n'auraient été ni plus malpropres, ni plus méchants, ni plus criminels que le premier venu. Mais ils ne sont pas restés des hommes ! Ils se sont isolés, se sont créés une existence à part, une vie anti-humaine..., il n'y a donc rien d'épatant à ce qu'ils arrivent à être des monstres.

Et il n'y a pas d'erreur : étant donné les circonstances et l'influence du milieu, les porcs du calibre de Flamidien sont une résultante fatale du ratichonisme.

Aussi a-t-on raison de s'en prendre non seulement au cochon sur qui paraît la responsabilité individuelle du meurtre du petit Foveaux, mais encore à ses copains - à toute la frocaille, à toute la jésuitaille !

[...]

Bien au contraire, le voeu de chasteté que les ensoutanés prononcent les prédispose à toutes les cochonneries : ce voeu les tourneboule, la luxure les brûle et ils se vautrent dans toutes les salauderies !

Quand les ensoutanés sont des ignorants qui se spécialisent à l'abrutissement des gosses - malheur aux petiots !

Les bons bougres qui ont eu             la déveine d'aller chez les frères ne me démentiront pas : les Flamidiens sont légion !

Il n'y aurait qu'un moyen de foutre les enfroqués à l'abri du vice malpropre : ce serait de les chaponner !

A a que ça, les châtrer !

Et dam, quoi de drôle ?

Puisque ces porcs jurent de rester chastes, il n'y a pas de mal à ce qu'on les fiche dans l'impossibilité radicale de succomber à la

tentation ; une fois châtrés on pourrait les laisser courir en toute liberté, sans crainte qu'ils violent leur parole et les gosses.

 

 

Mon idée n'a d'ailleurs rien de loufoque ; un saint du calendrier crétin, Origène, qui n'était fichtre pas une foutue bête, se fit l'ardent champion de la castration des curés.

Le bougre était évêque - et il prêcha l'exemple, nom de dieu !

Il se fit chaponner !

 

Malheureusement, son exemple n'a pas été suivi.

C'est que la frocaille ne fait voeu de chasteté que pour cacher son jeu : n'ayant pas de famille, ayant brisé tous les liens sociaux, ces animaux arrivent à exécrer l'humanité ; ils sont ainsi plus à même de faire du mal au populo en nous introfubilisant leurs mensonges ; quant à leurs passions, loin de les réfréner, ils les assouvissent sans mesure... Et ils arrivent ainsi à être à tous les points de vue - tant au moral qu'au physique - de parfaits jésuites, des monstres complets !

Les bouffe-galette sociales parlent de pondre une loi qui interdise aux enfroqués de faire l'école.

C'est un remède idiot ! Ça n'empêchera  pas les prêtres de souiller nos mômes.

Ma binaise est bougrement plus efficace :

Qu'on les châtre !

Ce n'est pas radical - c'est simplement opportun !

Le remède radical serait autrement galbeux... Un petit coup de chahut sérieux et la frocaille ne nous emmiellerait plus...

En attendant, le chaponnage a du bon !

Les montreurs de vipères ont soin d'arracher les crocs venimeux aux reptiles de leur collection.
Qu'y a-t-il de drôle à ce qu'on opère identiquement vis-à-vis des cafards ?

Puisque nous sommes d'assez foutues andouilles pour laisser ces bêtes venimeuses circuler au milieu de nous, la plus élémentaire des précautions est de les mettre dans l'impossibilité... de mordre !

 

Emile Pouget, 19 février 1899 (in le Monde libertaire n° 1266 du 31 janvier 2002)